« A la conquête de sa liberté », entretien avec Sarah Ferguson pour 20 minutes

Bonjour tout le monde ! La chronique du jour est un peu particulière puisqu’il s’agit d’une interview. En effet, vous le savez tous, je fais partie des contributeurs 20 minutes et je rédige de nombreuses fiches de lecture pour leur version numérique. Grâce à eux, il m’arrive aussi de découvrir de nombreuses pépites. A la conquête de sa liberté en fait partie.

Il s’agit du premier roman pour adulte (l’auteure a écrit des romans jeunesse) de Sarah Ferguson que nous connaissons tous sous son titre de noblesse : la Duchesse d’York. J’ai eu un joli coup de cœur pour ce roman et vous pouvez trouver mon avis sur le site 20 minutes.

Comme si cela n’était pas suffisant, Stéphane Leblanc, journaliste pour 20 minutes, m’a proposé de poser quelques questions à la Duchesse d’York (imaginez ma réaction, surtout quand on connaît mon amour pour la famille royale britannique). Vous trouverez une partie de cet entretien sur la fiche rédigée par mes soins sur leur site. Ici, je vais vous proposer l’intégralité de cet entretien, traduit par mes soins (vraiment merci infiniment Stéphane pour ce cadeau). Mille mercis à Stéphane, l’équipe 20 minutes et Sarah Ferguson elle-même pour cela.

 

Entretien « A la conquête de sa liberté » pour 20 minutes

1 – Comment vous est venu l’idée d’écrire un roman et d’en faire une romance historique ?

A la conquête de sa liberté est le résultat d’une ambition de longue date d’écrire un roman et il m’a fallu quinze ans pour le réaliser. L’idée m’est venue quand on m’a demandé de faire l’émission de la BBC Who Do You Think You Are? qui explore l’ascendance des gens. Je n’ai pas accepté la proposition, mais cela m’a lancé dans une quête pour explorer mon arbre généalogique et les endroits qui étaient importants dans mon histoire familiale.

La romance, en particulier les romances historiques, a toujours été le genre d’histoire que je préfère. J’aime l’idée de chevalerie et tout ce qui permet de voir la vie de façon romantique.

2 – A la fin de votre roman, vous dites à vos lecteurs que Margaret est l’une de vos ancêtres. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire à son sujet ?

Je suis fascinée par ma grande-grande-tante, Lady Margaret Montagu Douglas Scott, et sa famille, et c’est ainsi que l’histoire est née. Ce qui m’a frappée, c’est le peu d’importance que Margaret avait accordé à l’histoire d’une famille aussi influente. Je n’ai presque rien trouvé à son sujet. Quel genre de personne était-elle ? Pourquoi s’est-elle mariée aussi tard ? Elle était donc plus ou moins une toile vierge et mon imagination a pris le dessus. J’étais déterminée à la faire revivre.

Il y a des similitudes clairement visibles entre moi et mon héroïne : elle est rousse, déterminée à suivre sa propre voie dans la vie et tout comme moi, elle peut être entêtée. Elle a fait carrière dans l’écriture et s’est beaucoup investie dans les œuvres caritatives qui lui tenaient à cœur. Le roman se déroule dans trois lieux qui comptent énormément pour moi : L’Ecosse où les Highlands sont mon endroit préféré au monde ; Powerscourt Estate en Irlande, où ma famille a vécu ; et les Etats-Unis où j’ai refait ma vie. Mais en fin de compte, A la conquête de sa liberté est une œuvre de fiction, non une autobiographie. C’est une histoire de passage à l’âge adulte, retraçant le parcours d’une jeune femme indépendante qui lutte pour concilier son désir d’accomplir son devoir pour sa famille et la société dans laquelle elle a grandi et les impératifs de son cœur.

3 – Etait-CE important pour vous de montrer au travers de Margaret la vie des femmes à cette époque ?

Je m’intéresse au droit des femmes et au fait de s’exprimer et d’être entendues. La pauvre Margaret a du se plier aux ordres de sa famille et de la société jusqu’à ce qu’elle aille à l’encontre de leurs volontés. Elle a réellement dû se battre pour avoir le droit de vivre comme elle l’entendait et je crois que c’est encore le cas pour de nombreuses femmes. Beaucoup de femmes ne se sentent pas assez courageuses pour être elles-mêmes – il m’a fallu 62 ans pour en arriver là. Désormais, je vois la vie comme Rudyard Kipling l’a dit dans son poème Si : «Vois détruit l’ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir ».

4 – Est-ce que cela fut difficile d’écrire avec Marguerite Kaye ? Comment avez-vous procédé ? Ecriviez-vous un chapitre et l’envoyiez ensuite à Marguerite ?

Je voulais rendre justice à l’histoire de Margaret et j’ai donc cherché quelqu’un avec l’expérience d’écriture nécessaire pour traduire ma vision de son histoire sur le papier. Marguerite Kaye, ma collaboratrice et co-auteure sur ce roman, avait exactement les compétences que je recherchais. Au début du processus, j’étais un peu réticente car j’avais le sentiment de devoir m’incliner face à son expérience d’auteure d’une soixantaine de romans. Cependant, elle m’a rapidement mise à l’aise et nous avons de suite créer un lien. Nous avons travaillé en étroite collaboration sur toutes les étapes du roman et c’est ce qui en fait une véritable collaboration. J’ai adoré le processus d’écriture, de m’immerger dans l’histoire et de laisser libre cours à mon imagination. J’ai savouré ce défi et aimé m’évader dans l’univers de Margaret pendant la pandémie.

Ecrire A la conquête de sa liberté m’a aussi permis de monter ma fascination et mon amour pour la reine Victoria et le prince Albert et d’utiliser les recherches que j’avais déjà effectuées à leur sujet. Les défis étaient d’être le plus fidèle possible à l’histoire sans pour autant la compromettre. Nous avons dû utiliser des procédés dramatiques mais nous avons essayé d’établir un contexte historique aussi précis que possible pour donner aux gens une idée de l’époque. Ce fut une opportunité de raconter ma découverte de soi, la chance de me sentir plus proche de mon passé, de mes ancêtres et des histoires avec lesquelles j’ai grandi. Je suis très fière de tout cela.

5- Qu’ont pensé vos filles, Beatrice et Eugenie, de votre envie d’écrire et ont-elles été ravies de découvrir votre roman ?

Elles ont été ravies de me voir me lancer dans un nouveau chapitre de ma vie à 62 ans. C’était un rêve pour moi d’écrire un roman pendant tous ces années et je l’ai enfin réalisé. Et bien sûr, ce roman est dédié à mes précieuses filles.

 

J’espère sincèrement que cette interview vous donnera envie de découvrir le roman de Sarah Ferguson. A la conquête de sa liberté est un petit bijou de romance qui, au delà d’une belle histoire, permet de découvrir la plume de la Duchesse d’York mais aussi une partie de son âme et de ses origines dont elle est si fière. Le roman est sorti le 1er novembre en librairie.

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