Mon deal « Plaisirs coupables » … Histoire d’O de Pauline Réage

Bonjour tout le monde ! J’espère que vous passez tous une excellente journée malgré la pluie. Alors que j’attends patiemment le contact de mon école en Angleterre, j’en ai profité pour finir mon deal « Plaisirs coupables ».

Mais c’est quoi ce deal ? Et bien c’est tout bête, la semaine dernière, je suis tombée sur le blog de Smells like rock et j’en suis tombée raide dingue (la preuve, elle a fini deux jours après dans ma blogroll) de son univers. En farfouillant dans sa catégorie littérature, j’ai lu sa chronique de « 80 notes de jaune » et de fil en aiguille, on est venu à parler de ces livres qui sont dans nos PAL, vous savez, un livre appelé « érotique » que nous n’aurions pas lu toute seule. Et c’est alors que ce deal est venu : on lit un livre « érotique » de notre PAL (au choix) et on s’encourage mutuellement pour le (lire) finir. Elle avait choisi « Dangereux Plaisirs » de Molly Weatherfield et en lisant le résumé de son choix, je me suis aperçue que son livre se prétendait être un « Histoire d’O » moderne, livre qui se trouve dans ma PAL et que j’osais pas lire car ayant vu le film (bah quoi ? C’était pour avoir une idée et puis je suis bon public) qui tourne à l’érotisme BDSM … je savais pas comment m’y prendre. « Histoire d’O » est connu pour être un des premiers romans érotiques célèbres. Ecrit en 1954 publié sous le pseudo de Pauline Réage, Dominique Aury nous raconte l’histoire d’O, une jeune femme libre (sexuellement) qui accepte de son plein gré de suivre son amant pour apprendre les pratiques BDSM. Bref … grâce à ce deal, j’ai sauté le pas.

Il existe deux couvertures. Perso, mon livre est celui de gauche

Qu’en ai-je pensé ? Et bien … Honnêtement, il est pas mal du tout. Je dirai même que c’est meilleur que la saga « 50 shades » car en effet, à la sortie de la trilogie d’E.L James, personne n’a pu s’empêcher de comparer ce Mummy Porn à un classique du genre. Donc dans ce livre, nous suivons O (oui car elle devait s’appeler Odile mais comme une amie de l’auteur s’appelait ainsi …), dont le nom n’a aucune signification, de son arrivée à Roissy, château où les femmes sont dressées, à une soirée de bal où le roman se termine sur une O retournée sur une table et prise par son maître et un autre homme (dont je me rappelle plus le nom). Bref … une fin merdique à mon goût (mais qui devrait se rattraper avec la suite « Retour à Roissy » que j’ai presque fini à l’heure où j’écris cette chronique). O est une femme libre et pour l’époque, c’est plutôt rare (enfin je crois). Elle suit donc René son amant à Roissy et là, elle se retrouve prise dans tous les sens par je ne sais combien d’hommes et dont certains lui enfonce carrément leur pénis (attention ! Je parle librement donc si des termes choquent, je suis désolée) dans la bouche. Bref (mot que je vais souvent employé je sens) … c’est l’initiation d’O à Roissy. A partir de ce moment-là, O doit apprendre à être soumise et donc à recevoir des coups de fouet et surtout, comprendre que désormais, son corps ne lui appartient plus mais à tout ceux qui connaissent la signification de la bague de fer qu’elle portera à son annulaire une fois qu’elle aura quitté Roissy. Elle subira donc des coups de fouet et sera disponible pour n’importe quel homme de Roissy même si ce n’est pas René son amant. Elle vivra dans une petite cellule et ne devra jamais regardé un homme de Roissy ou connaissant la signification du château dans les yeux.

Aucun terme n’est choquant pour moi dans ce livre. Je pense que l’écriture aide beaucoup car en lisant, on reconnait les tournures de phrases des années 50 et puis Pauline Réage écrit ça comme si c’était une histoire banale (c’est froid et concis dirons-nous) et donc, on ne ressent pas de pitié pour O bien au contraire, cette écriture permet de comprendre O et que au delà du BDSM (qui n’est pas si violent que ça), le plus important n’est pas la relation sado-maso non, c’est le besoin qu’O a d’appartenir à quelqu’un. Bon d’accord, j’ai eu un peu de pitié pour O quand René l’a donné à Sir Stephen comme si elle était un vulgaire objet car au final, c’est ce qu’elle est mais elle accepte pleinement ce choix. Je parle de choix car tout le long de l’histoire, O a le droit de partir, de stopper, de quitter cet univers, son amant. Cependant cette liberté est factice puisque le plaisir d’O se trouve justement dans cette soumission. Sans elle, pas d’ordres, elle est perdue. Par contre, être offerte à d’autres par son maître (parfois sous ses yeux), puis être battue ensuite comme pour la punir d’avoir donné ce corps, la comble de joie puisque tel est le plaisir de celui qu’elle aime. Elle ira même jusqu’à se faire marquer au fer rouge et percer le sexe d’anneaux de fer pour appartenir tout à fait à un homme (Sir Stephen dans ce cas). Vous vous rappelez cette chanson de Goldman, « Tournent les violons » ? Et bien il y a une phrase dans cette chanson qui résume tout à fait la vie d’O : Une vie de peine et si peu de plaisir. Pourtant, une petite chose m’a marquée dans ce livre : le fait qu’O s’intéresse aussi aux femmes (d’ailleurs, on voit des scènes érotiques entre O et des femmes). Quelque part, ça donne une autre facette d’O qui est exploitée de temps à autre dans le livre et cela change un peu de cette relation BDSM qu’on a constamment tout au long du livre.

En conclusion, je ne regrette en aucun cas ce deal « Plaisirs coupables » avec ma copinaute SLR (oui allez on abrège ^^) et je pense même que si jamais, un nouveau roman « érotique » traine dans ma PAL, j’hésiterai pas à renouveler l’expérience (bon pour le moment j’en ai pas enfin juste du Mummy Porn) avec elle ou un autre.

12 thoughts on “Mon deal « Plaisirs coupables » … Histoire d’O de Pauline Réage

  1. Je pense que tu as plus apprécié « Histoire d’O » parce que le livre doit être mieux écrit que le miens. Dans mon histoire on est obligé de se sentir mal pour Carrie parce que d’apparence elle ne laisse rien voir, mais elle n’arrête pas de pleurer, de se plaindre des viols qu’elle subit et de l’humiliation qu’elle ressent. Du coup ça ne donne pas envie de continuer à lire et encore moins d’apprécier cette histoire ! Enfin je suis contente d’avoir fait ce deal avec toi et maintenant je vais pouvoir écrire mon article sur les livres érotiques ^^

    1. Effectivement si elle se plaint tout le temps, ça donne pas envie de continuer à lire. Elle a fait un choix mais j’ai l’impression qu’elle n’assume pas (ça me rappelle étrangement certaines réactions chez Ana Steele). Dans « Histoire d’O », O aussi ressent de la honte mais l’auteur te le dit en une phrase et hop ! Retour au BDSM donc t’as pas vraiment le temps de t’apitoyer sur son sort. Bref … j’ai adoré ce deal moi aussi ^^
      Article sur les livres érotiques ? Ouh là j’ai hâte de lire ça ^^

          1. Comment tu en es venue à la littérature érotique / Mommy Porn ?
            Quel est le premier roman de ce genre que tu as lu ?
            Ou est ce que tu les achètes (internet, librairie,…) ?
            Qu’est ce que tu aimes dans ce genre de littéraire ?

            Merci 😀

          2. Questions assez simples finalement :

            – 1 : J’en suis venue à ce genre de littérature suite à la sortie de la saga « 50 shades ». J’aurais très bien pu commencer avant mais j’en éprouvais pas du tout l’intérêt. Suite à « 50 shades » que j’ai plus ou moins apprécié, j’en suis venue à essayer d’autres livres de ce genre pour voir s’ils étaient tous faits dans le même moule (visiblement non vu que je continue d’en lire de temps en temps).

            – Donc le premier du genre est « 50 shades of Grey ». A force d’en entendre parler, j’ai succombé à ce cher Christian.

            – Où je les achète ? Et bien disons que ça dépend du lieu où je me trouve et du synopsis du livre. Par exemple, j’ai pris les livres genre « 50 shades », « Crossfire » dans mon supermarché, « Beautiful Bastard » dans une librairie mais concernant « Histoire d’O » qui pour moi est loin du genre actuel qu’est le Mummy Porn, j’ai préféré le prendre sur Internet. J’estime que les gens n’ont pas besoin de savoir que mis à part le Mummy porn qu’on met en avant, je lis d’autres livres du genre qui peuvent parfois être bien plus … « développés ». ^^

            – Ce que j’aime ? C’est une excellente question. Je ne lis pas ça parce que le plus souvent les deux protagonistes ont des relations toutes les deux pages non ! Je lis parce que 1 : ça change des livres que je lis d’habitude, 2 : ça me prend pas la tête et 3 : c’est nettement meilleur que les Harlequin de ta grand-mère qui eux … me font rire car trop prévisible (bon parfois le Mummy Porn aussi mais moins tout de même).

            J’espère que ça t’ira ^^

  2. Hé bien ça ne m’étonne pas du tout que cet article ait été sélectionné pour la Une Culture ! Ta chronique est vraiment passionnante ma No’. J’ai tendance à penser qu’après 50 shades, un grand nombre de romans érotiques pourraient être considérés comme intéressants et bien écrits (de ce côté ce n’est pas très compliqué vu qu’EL James ne sait pas écrire du tout !!!) mais celui-ci semble sincèrement l’être. Puis le côté « roman d’époque » doit certainement ajouter une plus value à l’ouvrage. Bref, c’est vraiment tentant ! Merci pour cette découverte 😉

    1. Avec grand plaisir. J’ai dans ma PAL un autre Mummy Porn en plus de la saga « Crossfire » dont j’ai chroniqué le premier tome : Beautiful Bastard. Là aussi c’est des scènes de X à gogo mais BDSM en moins. C’est Smells like rock qui m’a convaincue et il attend sagement d’être lu après mes exams. En tout cas, ravie que cette chronique te plaise car c’était pas évident à rédiger. Merci ma Soeur Cosmique ! 🙂

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