« Les Hauts de Hurlevent »: amour, passion et haine dans les landes

Bonjour tout le monde ! Et bien nous y voilà ! Bonne année à vous tous ! Qu’elle vous apporte plein de belles choses. Ma première chronique de l’année est consacrée à mon roman préféré de tous les temps, celui que je possède en un nombre incalculable d’exemplaires : Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë.

Quand les éditions Hugo Roman ont choisi d’éditer à leur tour les grands classiques qui avaient inspiré bon nombre d’auteurs de New Romance, je ne pouvais qu’accepter de les redécouvrir. Mon choix s’est donc porté sur le roman d’Emily Brontë. Mille mercis à Jessica et Hugo Roman pour cet envoi.

C’est quoi le pitch Holly ?

En leur demeure solitaire des Hauts de Hurlevent, ces terres sauvages de la lande balayée par les vents du nord, la famille Earnshaw, le père de Catherine et de Hindley, ramène de voyage un orphelin de six ans, l’adopte et décide de l’élever comme son propre fils.

Heathcliff, le jeune bohémien trouvé dans les rues de Liverpool, et Catherine, la fille bien née, deviennent inséparables, tandis qu’une rivalité s’instaure entre lui et Hindley, son demi-frère…

Fortune faite, Heathcliff, l’intrus sans nom ni lignage, met au point un plan de vengeance diabolique qui sèmera la désolation et attirera la malédiction sur la famille entière et sa descendance sur deux générations. Jusqu’à l’apaisement final.

On en pense quoi ?

Comme dit plus haut,  Les Hauts de Hurlevent est mon roman préféré. Je l’ai découvert à l’adolescence et je me suis prise de passion pour cette histoire d’amour racontée par une jeune femme qui n’avait jamais vécu et connu l’amour. Rien que cela, c’est beau et touchant. Bouleversant même.

Il va être difficile pour moi de vous en parler sans analyser ou aller dans de profondes réflexions. Les Hauts de Hurlevent est tellement connu, lu et travaillé, que c’est impossible de faire simple.

Tout commence donc avec l’arrivée de Heathcliff, bohémien orphelin, dans la famille Earnshaw qui habite les Hauts de Hurlevent. Si la fille Catherine l’accueille avec joie, ce n’est pas le cas de son frère Hindley qui voit en lui un rival dans le cœur de son père. Si petit à petit, la haine et la rancœur grandissent entre Heathcliff et Hindley, c’est plutôt une amitié profonde qui se transforme en amour qui unit Catherine à Heathcliff. Ils s’aiment à en perdre la raison. Ils s’aiment d’un amour passionnel, obsessionnel voire violent.

Plus les années passent et plus l’amour et la haine se renforcent. Oui mais voilà, Heathcliff ne peut épouser Catherine. Il n’est pas assez riche, pas assez noble pour mériter sa main. Malgré son amour pour lui, Catherine choisira la coquetterie et épousera Edgar Linton, le voisin. Heathcliff ne le supportera pas. Enfin dépouillé de la seule chose qui comptait pour lui, Heathcliff n’a plus sa place aux Hauts de Hurlevent. Mais un jour, il se vengera et tout ce qui l’a protégé enfant lui reviendra. Quitte à semer la désolation et la malédiction sur les générations à venir.

Quel bonheur de revivre à nouveau cette histoire ! J’avais une peur quand je me suis plongée dans cette nouvelle édition : la traduction. Vous allez me dire que c’est un détail sans importance mais quand on a choisi d’enseigner la langue de Shakespeare, on est forcément obligée de comparer aux autres traductions françaises. J’en possède plusieurs et la traduction choisie par Hugo Roman correspond à celle de l’une de mes préférées. Ils auraient pu retraduire le livre vous allez dire mais en fait, ils ont retravaillé cette traduction, la rendant meilleure dans de nombreux points.

Si on a toujours ce langage de l’époque, il est quand même un poil plus « moderne » et donne vraiment envie de lire l’histoire de Catherine et Heathcliff. Et la mise en page … mon dieu qu’elle est chouette ! Je n’ai pas l’impression d’être face aux blocs de l’édition originale ou de certaines traductions françaises. C’est bien plus fluide et le livre se dévore. Enfin bref … revenons à l’histoire.

Ce qui est à la fois beau et troublant, c’est l’amour entre Catherine et Heathcliff. C’est un amour digne de celui de Roméo et Juliette. Incapables de vivre l’un sans l’autre. C’est ce qu’on pourrait croire au départ. Mais quand la famille Linton débarque dans la maison d’à côté, tout change. Catherine se met à rêver à la vie de lady, aux belles toilettes et au prestige. Tout ce que Heathcliff ne pourra jamais lui donner finalement. Elle se retrouve tiraillée entre deux choses qui comptent pour elle : son amour et sa frivolité (l’orgueil même).

Ce sera finalement la deuxième qui l’emportera. Catherine sait que Hindley, son frère, est prêt à tout pour se débarrasser de Heathcliff. En épousant Edgar, elle se dit qu’elle pourra le protéger de sa folie et d’aimer malgré tout son grand amour. Sauf que Heathcliff n’est pas partageur. En acceptant d’épouser Edgar, elle le rejette lui et ça, c’est la pire chose qui pouvait lui arriver. Résultat : elle tombe enceinte d’Edgar et meurt en mettant leur fille au monde. Son orgueil et sa frivolité ont eu raison d’elle et elle a payé le prix fort.

Et c’est là que Heathcliff devient, malgré sa brutalité et sa violence, le héros romantique par excellence. Certes Catherine en a épousé un autre, qu’elle en est morte et qu’il va faire le choix de se venger mais il l’aime quand même. Le refus de Catherine de l’épouser l’a profondément meurtri mais elle n’est pas la seule qu’il tient responsable de son malheur. Les Earnshaw et les Linton vont donc subir les foudres de sa vengeance. Alors qu’il croyait que cela suffirait à apaiser sa colère, il s’avère que la mort de sa Catherine l’a marqué bien plus que cela puisque que le fantôme de sa belle vient le hanter et ce jusqu’à ce qu’un jour, il la rejoigne dans la mort.

C’est la première apparition de ce fantôme qui est l’un des points forts du roman. Au point même que la chanteuse Kate Bush en a fait une chanson : Wuthering Heights (ndlr : titre original du roman). C’est aussi mon passage préféré du livre car il arrive au chapitre 3 donc au début de l’histoire et c’est cette scène qui fait comprendre au lecteur à quel degré Heathcliff aime Catherine. Il est tellement touchant dans cette scène. Vraiment. Puis ensuite il redevient ce rustre qu’on déteste. C’est la première fois qu’on voit le vernis du mystère Heathcliff s’effriter et on a envie de comprendre les raisons qui l’ont poussé à se venger de la sorte.

Les Hauts de Hurlevent est une histoire d’amour oui, mais une histoire très complexe. Heathcliff, Hindley ou même Catherine (on peut aussi ajouter la génération suivante avec Hareton) sont des personnages torturés et sombres. La haine de Hindley au point de vouloir faire souffrir Heathcliff, l’amour absolu et sans limite d’Heathcliff pour Catherine ou encore l’orgueil et la frivolité de Catherine qui ont raison d’elle sont justement des éléments qui rendent l’histoire complexe. Comment peut-on aller dans de tels extrêmes ?

Comment Heathcliff peut-il être aussi rustre et abominable pour se retrouver l’instant plus tard amoureux transi d’une femme qui est morte et qu’il désire retrouver par dessus tout ? C’est quelque chose qui peut dépasser et pour mieux comprendre cela, Emily Brontë a choisi une mise en abyme. C’est à dire un récit dans un récit.

On rencontre d’abord un vieil Heathcliff qui est méchant notamment avec sa belle-fille Catherine (oui oui, vous ne rêvez pas et vous avez très bien compris de qui je parle) et son neveu Hareton (le fils de Hindley), leur faisant payer on ne sait quoi. Puis vient l’apparition du fantôme, une nouvelle facette d’Heathcliff. Et c’est là qu’on nous raconte une histoire vieille de plus de quarante ans : l’arrivée d’Heathcliff et son histoire avec la famille Earnshaw.

Je parlais de malédiction plus haut car au final, pour accomplir sa vengeance, Heathcliff fait subir à Hareton, son neveu, exactement la même chose que Hindley lui a infligée. Résultat : Hareton est aussi rustre et méchant que lui et son comportement avec Catherine, la belle-fille d’Heathcliff, est le même que celui de Heathcliff avec sa Catherine. C’est fou non ?

Ajoutez à  tout cela de somptueux paysages de landes, une ambiance froide et sombre et l’histoire d’amour tragique et on obtient le chef d’oeuvre d’Emily Brontë. C’est le seul et unique roman qu’elle a écrit en 1847 avant de mourir l’année d’après à trente ans. Je crois qu’elle aurait été une formidable auteure de romans. Sincèrement. J’aimerais être capable de parler de l’amour comme elle, même s’il est dur et violent. Il est totalement possible et inspirant. Je comprends mieux pourquoi certains auteurs et héros de romans aiment cette histoire. Elle est inclassable et intemporelle.

Conclusion

Les Hauts de Hurlevent est un classique, un chef d’oeuvre de la littérature britannique et une sublime histoire d’amour. Si la violence et la haine la domine, cela reste cependant une histoire bouleversante et touchante. Elle est complexe de par ses personnages torturés mais de savoir que l’auteure n’a jamais connu l’amour la rend encore plus belle.

Hugo Roman propose une nouvelle édition de ce classique retravaillée qui est agréable à lire et à redécouvrir. Si vous ne connaissez Catherine et Heathcliff que de nom ou bien si vous les avez déjà découverts, n’hésitez pas à les (re)découvrir ! Cette édition sort aujourd’hui.

 

2 thoughts on “« Les Hauts de Hurlevent »: amour, passion et haine dans les landes

  1. J’adore le livre « Les hauts de Hurlevent » d’Emilie Brontë. J’aimerai bien faire mon travail de fin d’étude sur son œuvre, j’espère que ce site pourra m’aider dans la conception

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