« Mes chers fantômes » : et si on pouvait s’aider en aidant les esprits ?

Bonsoir tout le monde ! Je suis pas très présente en ce moment mais c’est pour une bonne raison : je viens de réussir la première étape de mon concours pour enfin obtenir la titularisation. Je vais donc crouler sous les révisions dans les jours et semaines qui viennent. Je vous parle d’une de mes dernières lectures : Mes chers fantômes d’Elodie Hesme.

J’ai toujours été fascinée par les personnes ayant le don de parler avec les esprits et j’avais très envie de découvrir la plus d’Elodie Hesme autre qu’en chanson. Mille mercis aux éditions Michel Lafon pour l’envoi !

C’est quoi le pitch Holly ?

Perchée sur ses talons, Barbara court à travers les rues d’Aubusson ouvrir son salon de beauté. Ici personne ne s’étonne plus des frasques de l’esthéticienne, de sa vie rock’n’roll aux nuits plus longues que les jours. Rien ne semble pouvoir contrarier sa course folle contre le temps jusqu’à ce qu’Ava, morte depuis un an, lui joue une sonate pour piano de Beethoven ! Est-ce la folie qui la guette ? Barbara n’a d’autre choix que d’accepter l’évidence : elle est médium et doit aider les morts à trouver le repos éternel. L’occasion pour elle de faire enfin la paix avec son propre passé.

On en pense quoi ?

Comme dit précédemment, je suis admirative de ces personnes qui sont capables de communiquer avec les âmes. Et sans surprise, j’ai beaucoup beaucoup aimé cette lecture ! Ce n’est pas une simple histoire, c’est bien plus pour moi.

On suit donc Barbara. Jeune trentenaire, elle est esthéticienne, vit dans l’appartement en face de son ami Sylvain et une vie à cent à l’heure. Barbara court dans tous les sens, que ce soit dans son attitude, dans sa vision de la vie ou sa façon de la vivre. Barbara ne se fixe pas avec un homme, elle choisit quand elle désire partager sa chaleur avec l’un d’eux. Cela peut surprendre mais au final, j’ai beaucoup aimé ce décalage.

Si sa vie est explosive et que l’on a pas le temps de se poser, il arrive un moment où il faut que ça sorte du cadre, que la vie bien rythmée malgré tout ne soit plus si réglée que cela. Et c’est Ava, une jeune femme décédée depuis plusieurs mois qui entre en scène avec son piano. Barbara commence à se croire un peu folle mais doit se rendre à l’évidence : elle est capable de voir les âmes et de communiquer avec elles.

Mais Barbara réfute tout cela. C’est bien trop sordide et trop complexe pour elle. Pourquoi devrait-elle aider les âmes à passer dans la lumière ? Et si ce don l’aidait pourtant à se retrouver ?

L’idée d’Elodie Hesme est originale. Loufoque même car imaginer une héroïne aussi borderline que Barbara et lui donner ce don qui est à l’opposé de sa personnalité, c’est gonflé ! Mais très réussi.

J’ai adoré Mes chers fantômes ! J’ai adoré Barbara et ce décalage qui révèle plus qu’il ne cache. On comprend très vite que si Barbara vit une vie aussi rythmée, c’est aussi pour cacher un mal qui la ronge. On ne sait pas ce que c’est mais … on sait qu’il est là. Son attitude est vraiment une façade qui cache ses failles et ses faiblesses. Le seul qui potentiellement pourrait en savoir plus, c’est Sylvain, son voisin et ami.

Avec l’aide de Sylvain, Barbara va essayer de comprendre ce don qu’elle possède. Elle ne comprend pas pourquoi ni comment elle voit les morts. Elle va comprendre qu’aider ces âmes tourmentées, c’est aussi s’aider soi-même. Ainsi, on va découvrir les secrets de Barbara et en savoir plus de sa vie privée. Sa sphère familiale va apparaitre et nous allons découvrir une autre partie de la vie de Barbara. Et cela est extrêmement touchant.

Sauf que Sylvain, lui aussi il cache son jeu. Lui aussi a quelque chose à cacher à Barbara mais il faut que ce soit elle qui ouvre les yeux. Sauf s’il finit par craquer … enfin bref ! Autour de Barbara et Sylvain, il y a bien évidemment des personnages bel et bien vivants comme Angélique ou Aline. Des personnages très différents qui rendent l’univers de Mes chers fantômes très coloré, à l’image de Barbara.

Ce que j’aime dans Mes chers fantômes, ce sont ces personnages très différents mais surtout cette manière de traiter le don de communiquer avec les âmes. On pourrait s’attendre à un truc qui prend aux tripes mais qui fait mal. Et bien non. Elodie Hesme a fait le choix de bourrer son roman d’humour. Ainsi, on ne pleure pas mais on vit plusieurs émotions. J’ai beaucoup ri, beaucoup souri. Je trouve ça tellement important car ce don peut parfois être considéré comme une malédiction.

On en parlait encore ce week-end à la maison de ce sujet. Je n’ai pas le don. Je l’aurais jamais. Mais pourtant, cela ne m’empêche pas d’avoir le sentiment de sentir des personnes qui ont compté pour moi autour de moi. Surtout à l’adolescence quand à dix-huit ans, je me suis retrouvée face à une perte très compliquée. A travers Mes chers fantômes, j’ai revécu cela mais avec bien plus de légèreté. Cela fait du bien.

La plume d’Elodie Hesme est superbe ! J’ai aimé la découvrir à travers des textes de chanson mais en tant que romancière, c’est encore meilleur. Alors oui, j’ai eu un peu de mal au départ à m’habituer à l’intrigue mais une fois dedans, je ne voulais plus le lâcher. C’est fluide, addictif mais il y a beaucoup de tendresse dans la manière de raconter cette histoire.

Conclusion

Mes chers fantômes est un très beau roman ! L’idée de communiquer avec les âmes me touchent et Elodie Hesme le présente avec de l’humour mais aussi de la tendresse. De plus, son héroïne Barbara est super ! Borderline mais surtout profondément humaine avec ses failles qu’on découvre au fil des pages. On passe un merveilleux moment, on rit, on pleure mais à la fin, on admire ceux qui ont ce don dans la vie. Merci encore pour ce beau moment !

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