« Mansfield Park » ou le roman d’apprentissage de Jane Austen

Bonjour tout le monde ! Je vous souhaite à tous une très belle année 2021 en espérant qu’elle vous apporte tout ce que vous souhaitez. Aujourd’hui, pour la première chronique de l’année, je vous parle du nouveau classique à paraître chez Hugo Poche aujourd’hui : Mansfield Park de Jane Austen.

Mon amour pour cette auteure anglaise va bien au delà de tout. Je suis une grande fan. J’ai tout un tas d’éditions de ses romans et même si je les connais par cœur, je n’hésite pas à les acheter malgré tout. Je pourrais faire une bibliothèque complète avec ses ouvrages. Enfin bref … mille mercis à Jessica pour l’envoi de cette nouvelle pépite pour ma collection.

Et j’en profite pour embrasser bien fort ma Carole qui fête son anniversaire aujourd’hui ! En plus d’être une fille formidable, elle fait des pochettes à livres d’enfer !

C’est quoi le pitch Holly ?

Fanny Price, petite cousine pauvre adoptée à l’âge de 10 ans est accueillie par charité à Mansfield Park, propriété et lieu de vie de la famille du baronnet Sir Thomas Bertram, son oncle maternel. Elle devra d’abord apprendre à s’y sentir chez elle avant d’en devenir finalement la conscience morale. Œuvre de la maturité écrite par Jane Austen à l’âge de 38 ans alors que son anonymat commence à percer, ce roman ambitieux, précurseur des romans d’apprentissage, est le seul roman de Jane Austen qui se déroule sur une dizaine d’années suivant les étapes de l’évolution de l’héroïne depuis ses dix ans.

La première édition de Mansfield Park, épuisée en six mois, se vend très bien et les critiques du roman sont au XIXe siècle dithyrambiques.

On en pense quoi ?

Certes, ce ne sera mon préféré mais … Mansfield Park a le mérite d’avoir un petit truc d’unique qui fait qu’il sort du lot par rapport à ses autres romans.

On suit donc Fanny Price et ses cousins, les Bertram. Fanny, à l’âge de dix ans, est envoyé à Mansfield Park, chez sa tante, Lady Bertram, sœur de sa mère. Cadette d’une famille nombreuse, ses parents n’ont plus les moyens de l’élever décemment. Très vite, dès son arrivée, elle va être confrontée à la froideur de son oncle, Sir Thomas, et le dédain de ses cousines, Maria et Julia. Même Tom, l’aîné de la fratrie, ne la remarque même pas. Le seul qui semble avoir de l’affection pour elle c’est Edmund, le cadet.

Les années passent et Fanny voit son affection se transformer en amour profond pour son cousin. Mais tous les deux viennent de deux mondes différents et on a bien fait comprendre à Fanny qu’elle ne pourrait pas espérer un beau mariage par elle-même. Un jour, les Crawford débarquent et Fanny devient malgré elle spectatrice d’intrigues et autres petites choses. Et si Fanny pouvait enfin trouver sa place à Mansfield Park ?

Ce que j’aime dans Mansfield Park, c’est le fait que le roman se déroule sur une dizaine d’années. C’est le seul roman de Jane Austen qui se présente ainsi. Cela permet vraiment de découvrir et de s’attacher aux personnages.

Fanny semble un personnage fragile et pourtant, au fil des pages et du temps, elle devient une jeune femme qui malgré sa discrétion et sa timidité, sait ce qu’elle veut et a des valeurs à défendre. On ne lui a pas toujours tendu la main et elle a su trouver un moyen d’évoluer dans un monde auquel elle sait pertinemment qu’elle n’aura jamais sa place. La famille Bertram a su lui offrir des choses qu’elle n’aurait jamais eu si elle était restée chez ses parents. Elle a acquis une certaine valeur de la vie et du jugement. On le voit bien quand les Crawford débarquent à Mansfield Park et commencent à semer la zizanie dans la famille.

J’ai beaucoup aimé cette famille Bertram et cette différence entre chacun des membres. Chacun a son propre caractère et chacun d’eux représente un critère de la société tout en le critiquant dans ses défauts. On adore détester les Crawford et on aime voir Henry Crawford être pris au piège de son propre jeu qui le fera « tomber » aux yeux de tous. On voit alors Fanny devenir une conscience et un élément indispensable à cette famille, elle qui pourtant a toujours été reléguée au second plan.

Mansfield Park est presque un huis clos car quasiment l’intégralité du roman se déroule dans la demeure des Bertram. Alors oui, on aime aussi les voir dans d’autres lieux comme la maison familiale de Fanny mais c’est vraiment à Mansfield Park que toutes les intrigues se déroulent. On voit Fanny qui devient conscience et on voit la famille Bertram représentée une certaine société qui, avec les événements qui s’enchainent, finit par être critiquée par le lecteur.

La plume de Jane Austen est toujours aussi fine, prenante et incisive. Elle ne fait pas de cadeau aux personnages et ce pour notre plus grand plaisir. Malgré tout, et comme à son habitude, elle offre une fin digne de sa plume.

Concernant la traduction, elle m’a beaucoup plu. Pas trop lourde ni trop légère. Bien équilibrée et classique mais avec une petite touche de modernité. Hugo Roman avec sa collection de classique ne sort pas des classiques pour faire comme les autres mais souhaite faire découvrir des romans qui ont traversé les siècles à toutes les générations. Jusqu’à maintenant, le pari est tenu !

Conclusion

Mansfield Park est un roman de Jane Austen qui sort de l’ordinaire de part le temps qui s’écoule au fil des pages. Une dizaine d’années qui fait de ce roman, un roman d’apprentissage mais aussi un roman plus mature car il est paru après les célèbres Raison et Sentiments ou Orgueil et Préjugés. On y voit une héroïne craintive évoluer, devenir une jolie jeune fille avec un esprit droit et juste, faisant d’elle la conscience de la famille Bertram. En tout cas maintenant, j’ai très envie de relire Northanger Abbey qui sort aujourd’hui lui aussi !

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