« Le Rouge et le Noir » : l’ambition ou l’amour ?

Bonjour tout le monde ! En vacances depuis vendredi soir, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour ce collègue d’histoire-géographie lâchement assassiné. Aujourd’hui, je vous parle d’un nouveau classique et pas des moindres : Le Rouge et le Noir de Stendhal.

Ce n’est pas n’importe quel classique pour moi. C’est le tout premier que j’ai lu mais que je n’avais pas dans ma bibliothèque. Mille mercis à Jessica pour l’envoi !

C’est quoi le pitch Holly ?

Julien Sorel, 18 ans, intelligent et ambitieux, fils d’un charpentier brutal, est engagé comme précepteur par M. de Rênal, un aristocrate, maire de la ville.
Par défi de classe, il séduit sa femme, puis en tombe amoureux. Leur idylle est interrompue par des rumeurs et Julien est envoyé au séminaire à Besançon.
Il y endure pendant un an la haine de ses condisciples, dont il n’est protégé que par le soutien de l’abbé Picard qui lui procure un emploi de secrétaire particulier à Paris, chez le marquis de la Mole. Par son intelligence et sa vivacité d’esprit, Julien gagne rapidement son estime. Il séduit sa fille, Mathilde qui, attendant un enfant de lui, réussit à convaincre son père de consentir à son mariage avec Julien malgré leur différence de rang. C’est alors qu’une lettre de Mme de Rênal va compromettre son projet…

On en pense quoi ?

A l’époque, j’avais du m’y reprendre à deux fois pour arriver à lire ce roman de Stendhal. Le style de l’auteur est assez spécial alors surtout, n’abandonnez pas ! Prenez votre temps pour le lire quitte à arrêter et le reprendre plus tard. Et n’hésitez à visionner en parallèle l’adaptation avec Kim Rossi Stuart et Carole Bouquet. Cela peut permettre de rendre Le Rouge et le Noir moins lourd à lire.

Nous suivons donc Julien Sorel. Ce jeune homme de dix-huit ans ne rêve que d’une chose : la gloire. Deux possibilités s’offrent à lui : rejoindre l’armée napoléonienne (le Rouge) ou alors embrasser une carrière ecclésiastique (le Noir). Il devient alors précepteur des enfants de M de Rênal. Dans la maison, il séduit puis tombe amoureux de l’épouse avant de finalement être envoyé au séminaire pour éviter une esclandre.

A Besançon, le séminaire … ce n’est pas son truc. Il finira par trouver un emploi de secrétaire particulier auprès de M de la Mole et séduit la fille, Mathilde, puis obtient le mariage avec cette dernière, enceinte de son enfant. Julien a finalement enfin la gloire qu’il désire tant. Mais Mme de Rênal, maîtresse éconduite, pourrait très bien compromettre son rêve. Julien va devoir faire un choix : l’ambition ou bien l’amour ?

Pour écrire Le Rouge et le Noir, Stendhal s’est appuyé sur un fait réel (que je tairai car cela risque de vous spoiler). Il a ensuite broder, créer son histoire autour de ce fait. C’est ainsi qu’on découvre au fil des pages Julien Sorel.

Julien Sorel est un héros qui pourrait être totalement romantique s’il n’avait pas cette soif d’ambition et de réussite. Né dans un milieu populaire, il est fils de charpentier. Son père est un monstre, un rustre, un homme brutal. Toute son enfance, Julien a souffert et c’est probablement de là que lui vient son ambition et sa soif d’acquérir un rang et une place dans la société. Pourtant, c’est une femme qui va remettre cela en question.

Madame de Rênal … j’arrive pas à savoir si je l’aime ou je la déteste. Alors oui, c’est une femme passionnée mais qui s’ennuie dans sa vie bourgeoise.  Je vois aussi une femme qui a du mal à vieillir alors quand Julien Sorel débarque pour l’éducation de ses enfants, elle se laisse assez facilement séduire même si elle reconnaît qu’il est jeune, bien trop jeune. Elle a toujours su que Julien ne pouvait pas rester à ses côtés et pourtant, elle s’accroche à lui. Même quand il part et que c’est Mathilde de La Mole qui obtient le droit de l’épouser. Elle est prête à tout pour le garder quitte à risquer le drame.

Mathilde, c’est l’archétype de la fille pourrie gâtée. La fille qui a l’habitude de tout obtenir et ce sur le champ. Alors quand Julien s’intéresse à elle, elle voit en lui un moyen de s’émanciper et aussi de faire un beau pied de nez à son père. Elle obtient son caprice et le mariage qu’elle désire tant. Mais cette chère madame de Rênal est dans son ombre et risque de la faire tomber de haut. Mais Mathilde est une romantique et elle ira jusqu’au bout, même si sa naïveté peut agacer le lecteur.

J’adore le personnage de Julien. Parce que même s’il hésite encore entre l’ambition ou l’amour, on ne peut pas reprocher à Julien Sorel d’être ce qu’il est. On comprend ce besoin d’ambition et de réussite mais on comprend aussi son besoin d’amour. Même si la fin ne sera pas forcément celle qu’on imagine.

Je préfère cette version par Hugo Poche car rien que le quatrième de couverture … il ne nous spoile pas la fin. Ce qui n’était pas le cas de la première édition que j’ai lu et qui donc donnait le ton de l’histoire. La couverture est très belle aussi. Cela donne véritablement envie de se plonger dans cette histoire.

Conclusion

On continue le pari de Hugo Poche avec Le Rouge et le Noir. Si la plume de Stendhal est parfois lourde et l’intrigue longue à se mettre en place, on ne peut pas lui reprocher d’avoir mis en avant un héros complexe et ses hésitations quant à sa destinée. Jusqu’au bout, on veut connaître le fin mot de l’histoire. Si vous n’avez pas encore tenté, foncez !

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