« Agnes Grey », journal d’une gouvernante par Anne Brontë

Bonjour tout le monde ! Après une semaine de voyage scolaire, j’ai malheureusement attrapé une bronchite qui m’a clouée au lit la semaine suivant mon retour puis des copies à corriger (je ne vous raconte pas le nombre car je n’ai pas encore fini). Cependant, j’ai pu lire pas mal (ça me détendait entre deux paquets de copies) dont ma relecture de ce grand classique : Agnes Grey.

Les sœurs Brontë et moi, c’est toute une histoire. J’ai découvert Emily au lycée. C’est devenu mon livre de chevet son unique roman. J’ai ensuite découvert Charlotte et son Jane Eyre et enfin Anne avec Agnes Grey. Je me suis tellement prise de passion pour cette fratrie que je m’étais dit que si je devais écrire un mémoire, ce serait sur elles. Bref … en tout cas je suis ravie de poursuivre ma redécouverte des classiques avec Hugo Poche alors merci Jessica pour l’envoi !

C’est quoi le pitch Holly ?

Agnès Grey, une jeune-fille anglaise modeste de 19 ans, tente sa chance comme gouvernante afin d’aider sa famille ruinée après la soudaine infortune de son père qui est pasteur d’un village du nord de l’Angleterre.

Chronique réaliste à la première personne à la manière de certaines œuvres de Jane Austen, Agnes Grey est largement inspiré de l’expérience de gouvernante d’Anne Brontë dans l’Angleterre provinciale de son siècle, tout comme Jane Eyre (octobre 1847) de sa sœur Charlotte.

Publié en décembre 1847 sous le pseudonyme d’Acton Bell, Agnes Grey paraît en France pour la première fois en 1859. Paru la même année que Les Hauts de Hurlevent et Jane Eyre des ses sœurs Emily et Charlotte, Agnès Grey est une chronique réaliste et satirique qui ne manque pas d’humour.

On en pense quoi ?

C’est toujours un plaisir de redécouvrir l’histoire d’Agnes Grey. Je crois qu’à chacune de mes lectures, je redécouvre des choses.

Agnes est la fille cadette du pasteur Richard Grey. Elle a grandi dans une famille pleine d’amour mais qu’une infortune a rendu plus que modeste. Si elle a toujours su faire avec, elle avait un rêve : devenir gouvernante. Pas uniquement pour subvenir aux besoins de sa famille mais parce qu’elle éprouvait l’envie d’enseigner et de partager son savoir à des enfants.

Elle va donc partir dans une première famille, les Bloomfield, dont les enfants sont des êtres capricieux et obtiennent tout ce qu’ils veulent. Elle va alors commencer à découvrir les aléas de sa position et après une année chaotique, elle finira par changer de famille et découvrir les Murray.

Si cette fois-ci, cela se passe un peu mieux, Agnes Grey ne peut s’empêcher de constater la différence des classes sociales et que sa position n’est pas toujours celle dont elle avait rêver. Face à la solitude et l’indifférence des enfants, elle va tenter de faire son bonhomme de chemin jusqu’à l’arrivée d’un nouveau vicaire, Mr Weston.

Ne vous attendez pas à de l’action avec Agnes Grey. Dans ce roman à la première personne, Anne Brontë raconte avec de nombreuses descriptions, la vie d’une gouvernante à l’époque victorienne. A travers un discours un peu plus moralisateur que romanesque – comparé à celui de des sœurs Charlotte et EmilyAgnes Grey dénonce la position des femmes et ce peut importe la classe sociale dans laquelle elles évoluent. C’est en quelque sorte l’un des premiers romans féministes. Car, par exemple, même si Agnes critique le fait que l’aînée des filles Murray ne pense qu’au mariage, à travers le personnage de Rosalie donc, elle dénonce le fait qu’une femme doit réussir un beau mariage.

Pour finir, le style d’Anne Brontë me rappelle un peu celui de Jane Austen que j’affectionne tout particulièrement. De plus, l’auteure ayant été elle-même gouvernante, on sent bien qu’elle maîtrise parfaitement son personnage d’Agnes Grey, rendant le récit extrêmement authentique. D’ailleurs, on a l’impression de lire un journal tout en n’étant pas un journal car de temps à autre, Agnes nous interpelle, comme pour nous faire entrer dans son quotidien et ne plus en être le spectateur.

De plus, j’ai vraiment le sentiment que c’est une histoire qui pourrait être totalement transportée à notre époque actuelle. La famille Murray pourrait être l’archétype d’une famille bourgeoise et Agnes à leur service. Et tout cela transformerait Agnes Grey comme un roman d’anticipation ou alors comme le fait que finalement, malgré plusieurs siècles, un problème persiste.

Conclusion

Hugo et cie a bien raison de se lancer dans cette collection de classique. Cela permet de (re)découvrir des romans qui ont inspirés des auteurs que l’on affectionne mais aussi d’en apprendre sur l’époque à laquelle se déroule l’histoire.

C’est le cas d’Agnes Grey qui, au travers du portrait d’une gouvernante qui nous raconte son quotidien, dénonce la différence des classes sociales et la position de la femme. Avec un ton un peu moralisateur et un soupçon d’humour, Anne Brontë fait de son premier roman un des tous premiers romans féministes.

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