« Moi qui croyais te connaître » ou connait-on sa famille

Bonjour tout le monde ! Troisième chronique en deux jours … je rattrape vraiment mon retard (en fait, c’est tout ou rien avec moi). Aujourd’hui je vous parle du dernier de la collection Milady Suspense : Moi qui croyais te connaître de Penny Hancock.

Depuis l’an dernier, je suis fan de cette collection. J’aime les romans policiers, les thrillers même, avec des héroïnes à la fois forte et fragile qui porte l’intrigue, l’histoire à bout de bras. Celui-ci ne déroge pas à la règle.  Mille merci les Ladies pour l’envoi !

C’est quoi le pitch Holly ?

Holly participe activement à la sensibilisation des jeunes sur le thème du consentement sexuel. Par principe, elle prend le parti des victimes. Avec férocité. Mais quand son fils est accusé de viol par la fille de sa meilleure amie, elle prend sa défense, persuadée qu’il n’est pas coupable. Pendant ce temps, Jules doit venir en aide à sa fille de treize ans, traumatisée et peut-être enceinte.

Tandis que les deux mères tentent de comprendre sur quoi se fonde l’accusation sans impliquer la police, d’autres secrets bien gardés refont surface. Toutes leurs certitudes s’effondrent et leur amitié menace de voler en éclats. Quand l’un des adolescents disparaît, l’histoire prend un tour plus sombre encore. À qui peuvent-elles vraiment se fier ?

On en pense quoi ?

Que dire à part que j’ai adoré ce roman. J’ai retrouvé le type d’héroïne que j’aime le plus. On va suivre en réalité deux femmes : Holly et Julia. Ce sont les meilleures amies du monde au point qu’elles sont comme des sœurs et même se considère un peu comme mère de l’enfant de l’autre. Jusqu’au jour où arrive un événement qui va bouleverser leurs vies et tout remettre en question : connaît-on vraiment nos proches ?

Saul, 16 ans, le fils de Holly, comme tout adolescent, se sent mal dans sa peau. Trouver sa place au lycée s’avère compliqué surtout qu’il ne s’est pas remis du décès de son père quelques années plus tôt.  Saffie est la fille de Julia et a 13 ans. Comme Saul, c’est une jeune fille qui se cherche. Pour cela, elle essaie de se vieillir pour qu’on la remarque, pour qu’elle existe : vêtements moulants ou encore maquillage à outrance. Bien évidemment, Holly et Julia vont se confier l’une à l’autre les concernant. Et puis l’événement qui vient tout bouleverser arrive : Saffie accuse Saul de viol. Et bien sûr, chaque mère croit en son enfant.  À partir de là, tout bascule : les langues se délient, les secrets remontent à la surface et pire encore. Des couples vont voir leur vie voler en éclats, des gens mis sur un piédestal vont tomber de haut et être déchus sans compter les non-dits et les suspicions qui vont mettre les nerfs et les vies de Holly et Julia sans dessus dessous.

Moi qui croyais te connaître ne remet pas seulement en question la vie d’une ou plusieurs famille. Au contraire ! Le roman de Penny Hancock montre aussi qu’une accusation, aussi horrible, abominable soit-elle, va aussi se répercuter sur d’autres personnes. Cela ira au-delà des dommages collatéraux : ce sera un effet papillon. Mais un effet dévastateur qui va mettre en lumière le pire de chaque personne touchée et faire valser leurs convictions.

Et ce qui rend ce roman incroyable, génial même c’est que jusqu’au bout, tu ne sais pas qui ment ou qui dit la vérité. Et pourtant, je suis une experte pour trouver la solution en quelques pages et bien là, j’ai été bernée. Finalement, au fil des pages, j’ai compris que je n’aurais ni blanc ni noir, que tout le monde avait une ou plusieurs imperfections.

J’adore la plume de Penny Hancock. Elle établit le portrait de chacun de ses personnages, les décortiquant dans les moindres détails, comme le ferait n’importe quel inspecteur de police charger d’une enquête. Et elle le rend subtile en alternant les différents points de vue des personnages. Ainsi, on est à tour de rôle Holly et Julia. On comprend chacune, leur instinct maternel respectif et on finit par ne pas leur en vouloir d’agir ainsi. Aucun reproche ne peut être fait concernant leurs réactions vis à vis de Saul et Saffie. On comprend aussi que peut importe que l’on soit père ou mère ou même un proche, il est difficile de connaître la vie d’un adolescent. Pour ma part, j’ai toujours des parents à l’écoute mais quand on m’a harcelée à l’école, je ne leur en ai jamais parlé. Pas parce que j’en avais honte mais parce que je ne voulais pas mêler mes parents à tout ça. C’est pourquoi j’ai compris Saul et Saffie.

Penny Hancock ne décortique pas que ses personnages principaux et leur famille. Elle s’intéresse aussi aux gens du village, offrant ainsi une ambiance sombre, lourde, pesante où chacun est épié dans ses moindres faits et gestes et où tout étranger au village, au cercle en fait, est forcément responsable des problèmes qui découlent de l’événement principal.

Holly est une femme que j’ai aimé suivre, acharnée à prouver l’innocence de son fils. Julia prend soin de sa fille qui a du mal à se remettre de cette soirée et surtout de ce qui en découle. On voit aussi les maris respectifs qui gèrent chacun à leur manière mais qui malgré, le caractère posé de l’un, voient malgré tout les conséquences s’abattre sur leur vie sans pouvoir l’empêcher. Non vraiment, ce livre est génial. Quant à la fin … j’ai encore du mal à m’en remettre.

Conclusion

Moi qui croyais te connaître est un vrai coup de cœur car je n’ai rien vu venir. Deux héroïnes, deux mères courage à leur manière, que l’on suit à travers leurs pensées en alternance et dont on comprend les réactions. Des thèmes à la fois d’actualité mais tellement prenants et troublants. Penny Hancock a une écriture fluide mais qui met en lumière avec subtilité les défauts de ses personnages. Rien que cela rend le roman attractif. On ajoute à cela une myriade de sentiments tels la rage, la peur ou la tristesse et on finit par devenir un personnage à part entière du roman. On ne lit pas ce roman, on le vit ! N’hésitez pas à le lire. Il en vaut vraiment la peine.

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