La lettre à un ange

Mon petit ange,
Je sais exactement où tu seras quand tu liras ces lignes. J’espère que tout va bien pour toi et que tu y es heureux. Aujourd’hui, c’est ton anniversaire mais cette année, c’est une année spéciale : tu as 15 ans. Cela me fait tout drôle, encore plus que le cap des 18 ans de mes frangine/frangin (d’ailleurs, le brother il va avoir 20 ans cette année, la claque !) parce qu’on est pas ensemble pour le fêter. En 5 ans d’absence, je n’avais pas autant ressenti ce vide que tu as laissé. J’avais deux ans de moins que toi lorsqu’on s’est rencontré. Je ne savais pas trop comment m’y prendre avec toi car tu n’étais pas un cousin, tu n’étais rien. Tu étais le genre de petit garçon qui courait partout, un hyperactif quoi. (mais je te l’avoue, tu étais vraiment super chiant à l’époque) Pourtant, j’ai fini par t’aimer peut être plus que mon frère, étrange non ?

Pas tant que ça au final. Tu lui ressembles un peu dans certaines de tes mimiques. Les années ont passé et j’ai appris à te connaître et à te parler de tout plein de choses dont je n’avais jamais parlé , de cette envie d’écrire des histoires et tu es le seul à l’avoir compris et à m’avoir encourager. Puis tu tombes malade et là … j’ai mis pas mal de temps à le digérer. Cette maladie te ronge de l’intérieur et ne rien pouvoir faire me rend malade moi aussi. Alors j’écris. Des tonnes et des tonnes de petits poèmes (dont j’ai dû te faire lire le tout premier). Quand j’y repense, dans ma classe de seconde, j’avais alors ton âge, tout le monde est soudain devenu plus gentil et je me suis sentie un peu moins seule malgré le fait que je comprenais parfaitement qu’ils étaient tous là par pitié (peut être la plupart).

Mais je m’en fiche. Tout ce qui compte, c’est le lien qu’il y a encore nous. Aujourd’hui, je ne vivrai plus de tels instants à tes côtés. Quatre ans, six mois et huit jours que tu es parti rejoindre ceux que j’ai aimé : mes amis, notre famille. En plus de deux décennies, j’ai vécu ceux que la plupart des gens de mon âge n’ont encore jamais connu. Je vais bientôt avoir 23 ans et cela ne me fait plus peur (même si ma date d’anniversaire reste toujours un cauchemar pour moi). J’essaie d’être forte et courageuse et de te montrer que je me suis remise de cette épreuve. Sache que je ne regrette rien à nous, tu n’étais qu’un chapitre de mon existence et que beaucoup d’autres viendront après toi. Je me rappellerai alors de nos souvenirs sans avoir la peur d’en faire d’autres.
Merci de m’avoir fait l’honneur d’être mon frère de coeur, le petit ange qui a veillé sur moi et sur qui j’ai veillé, qui m’a donné l’envie de vivre mon rêve. Pour cela, je te suis éternellement reconnaissante. Chaque fois que je penserai à toi, je saurai que tu es, quoi qu’il m’arrive, à mes côtés dans chaque étape de ma vie. Je ne te dis pas adieu mais au revoir car un jour, je le sais, nous nous retrouverons sur l’autre rive.
Avec tout mon amour, aujourd’hui demain et à jamais,
Ta soeur qui t’aime.

8 thoughts on “La lettre à un ange

    1. Merci ma Clau’ ! <3 Il y a très longtemps que je ne lui avais pas écrit. Un jour peut être, je prendrais le temps d'expliquer. Bisous

  1. C’est tout simplement beau et émouvant ce que tu as écrit… C’est un magnifique hommage. Il n’y a pas de mot pour décrire la douleur qu’on ressent quand on perd quelqu’un, même plusieurs années
    plus tard. Mais vous continuez certainement à veiller l’un sur l’autre et si telles sont tes croyances, vous vous retrouverez. Courage ma soeur cosmique <3 Je t’embrasse bien fort.

    1. C’est super gentil. Avec le temps, je lui écris de moins en moins mais là … j’avoue que 15 ans et un âge qui me marque beaucoup. Bisous

      PS : ma soeur a eu 21 ans en janvier et si physiquement elle me ressemble pas, pour ce qui est des garçons, elle sera certainement plus difficile que moi. ^^

  2. C’est très émouvant ce que tu nous dis ici merci de le partager avec nous en tout cas.Je le connaissais pas et je te connais pas non plus mais je suis sûre qu’il est fier de toi,du chemin que tu
    as parcouru et tu vas parcourir encore..

    Bises

    1. Comme tu l’as dit, dur car je suis pas habituée à parler de lui (ni même en famille). J’ai toujours écrit sur lui mais j’ai jamais osé en parler à d’autres. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mes parents n’ont jamais (et même encore maintenant) su le lien qu’il y avait entre Mathis et moi (écrire son prénom me fait vraiment bizarre …). Bref …

      En lisant ton commentaire, je suis touchée par ce que tu partages avec moi. Je t’embrasse bien bien fort.

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