Barry Lyndon ou l’art de changer de sujet du jour.

J’ai encore fait ma flemmarde aujourd’hui et mon article https://i0.wp.com/moviereviews.allmyblog.com/images/moviereviews/1_20101108_004707.jpg?resize=333%2C500culinaire (ou pas) que j’avais prévu depuis plusieurs jours passe une nouvelle fois à la trappe pour un de mes films cultes. Oui je sais, je deviens rabat-joie à parler encore une fois d’un film mais celui est mon préféré de Kubrick, Stanley de son prénom.

C’est pas de ma faute ! Je viens de le revoir une nouvelle fois et j’ai très très envie d’en parler. Pour une fois que je peux partager un truc avec mon père, je compte bien en profiter.

Donc aujourd’hui, c’est Barry Lyndon, film de 1975 et quatre fois oscarisé (pas avec les trophés les plus importants). Au XVIIIe siècle en Irlande (j’adore ce pays !!!), à la mort de son père, le jeune Redmond Barry (Ryan O’Neal ) ambitionne de monter dans l’échelle sociale. Il élimine en duel son rival, un officier britannique amoureux de sa cousine mais est ensuite contraint à l’exil. Il s’engage dans l’armée britannique et part combattre sur le continent européen. Il déserte bientôt et rejoint l’armée prussienne des soldats de Frederic II afin d’échapper à la peine de mort. Envoyé en mission, il doit espionner un noble joueur, mène un double-jeu et se retrouve sous la protection de ce dernier.
Introduit dans la haute société européenne, il parvient à devenir l’amant d’une riche et magnifique jeune femme, Lady Lyndon ( Marisa Berenson ). Prenant connaissance de l’adultère, son vieil époux sombre dans la dépression et meurt de dépit. Redmond Barry épouse Lady Lyndon et devient Barry Lyndon…

Alors si je vous ai proposé ce film, c’est pour deux raisons (en plus de l’avoir revu). La première remonte à pas si longtemps quand ma copine L. a fait son exposé pour son semestre (en première année donc il y a deux ans) sur Barry Lyndon, le livre et le film. La deuxième remonte à … mon enfance. Si si je suis sérieuse. Gamine, j’avais peu de moments avec mon père ( ben oui être gendarme c’est pas toujours facile ) et les seuls que j’avais avec lui c’est quand il ne travaillait pas certains week-ends et qu’il mettait de la musique : Mike Oldfield, Mylène Farmer ( oui je sais c’est nul ! ) mais parfois du classique. Et son préféré c’est Schubert. Et c’est là que Barry Lyndon est rentré dans mon
existence de cinéphile. Bon à 8 ans je n’avais pas vu le film mais la musique qui est quasi en boucle dans le film, c’est le Trio pour piano et cordes de Schubert et je peux dire que ce morceau je le connais par coeur. Bref …
Ce que je trouve génial dans ce film, c’est l’éclairage et c’est un peu pour ça que je l’ai proposé. Kubrick a voulu faire ce film à la lumière naturelle c’est pourquoi les scènes de nuit sont à la bougie. Personnellement, j’adhère totalement. J’imagine le calvaire que ça a dû être puisqu’il a tout de même transformer sa caméra. Non franchement, chapeau bas sur ce coup !
Bon venons à l’histoire. Le film semble … hyper bizarre. C’est exactement ce que j’ai ressenti au début. Pourquoi ? Parce que je l’ai trouvé long à mettre la situation d’énonciation en place.
Il aurait fallu rentrer tout de suite dans le vif du sujet. Mais comme Kubrick était un perfectionniste, je pense qu’il a voulu faire en sorte d’être le plus fidèle possible au roman de Thackeray. D’ailleurs il a ajouté deux scènes ( mais ça … c’est pas un souci ). Mis à part ça, je trouve les décors superbes ( d’où l’Oscar en 1975 ) ainsi que les costumes. On reconnait bien l’époque et tout le toutim. Bon les paysages laissent à désirer mais bon … j’étais pas née en 1975, je peux pas juger. J’ai, par contre, trouvé que les passages historiques comme la Guerre de 7 ans étaient soit pas assez développés soit en trop ( ça dépend du point de vue dans lequel on se place ).
Passons aux acteurs. Je ne ferai pas comme d’habitude et donc je ne présenterai pas un par un les personnages. J’attends de voir vos avis avant de le faire, si je change d’avis.
Ryan O’Neal reste pour moi le sensible Oliver Barrett de Love Story. Je pense que en jouant dans Barry Lyndon, il a voulu casser son image. J’estime qu’il a plutôt réussi son tour. C’est un personnage assez complexe à jouer en fait. D’abord timide et réservé, il va devenir un connard fini avant de sombrer dans … ( je ne dis pas la fin ). Par contre
j’aime le genre cycle de la vie que prend son histoire. Autre personnage important, Marissa Berenson. Si à l’époque elle était une très belle femme et bien je trouve que son jeu de rôle est … fadasse. On la voit à peine et elle parle peu. Bon ok c’est le but de son personnage mais tout de même, il y a des limites. C’est une vraie potiche dans ce film alors qu’elle a un potentiel énorme.
Ah j’allais oublié, ce film selon moi a un petit défaut : sa fin. Il s’arrête beaucoup trop tôt et j’aurais aimé en voir plus. Je ne peux pas dire qu’elle m’est restée en travers de la gorge car elle me rappelle beaucoup un autre personnage que Kubrick avait créé : Alex de Orange Mécanique. Tout deux sombrent dans une déchéance. On a d’abord l’ascension :
Redmond épouse une femme riche, Alex est violent mais accède à la sagesse et la rédemption. Puis vient un élément qui déclenche la déchéance, pour Barry Lyndon, elle vient de son fils ( pour Alex je ne me souviens plus ). C’est ce que j’aime chez Kubrick justement : il est un peu Dieu en faisant ça ( d’ailleurs doit-on l’interpréter ainsi, je me pose la question ).
Pour les longues scènes (car il y en a certaines) … et bien je te dirai que c’est très certainement le fait qu’il soit tragique et que ce soit toute en retenue. Cela le rend envoûtant et émouvant notamment dans ces scènes de silence ( je fais référence à la table de jeu avec Lady Lyndon qui le montre bien ).
Je passe sur les autres personnages car c’est pas les plus importants.
En conclusion, si vous aimez les adaptations, regardez-le. Si vous voulez voir une méthode de réalisation ( ici la bougie) qui était dans ses premières apparitions, allez-y. Si Ryan O’Neal cassant son image de Love  Story vous intéresse, foncez. Et puis, regardez-le pour l’histoire tout de même car si ça semble bizarre c’est pas grave. Vous aurez eu au moins le mérite de voir un film très connu et réputé de Stanley Kubrick.

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2 thoughts on “Barry Lyndon ou l’art de changer de sujet du jour.

  1. Il faudrait vraiment que je songe à le regarder, moi qui ADORE Kubrick, je demanderai à mon copain de le passer , il  a  le coffret intégrale de ses films 🙂

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