« Le Jardin de l’oubli » ou quand Clarisse Sabard devient reine du secret

Bonsoir tout le monde ! Ce matin, je vous ai emmené dans l’univers de la royauté et des contes de fées modernes. Ce soir, je vous ramène chez nous, en France, dans le Sud avec le nouveau roman de Clarisse Sabard, sorti il y a tout juste un mois : Le Jardin de l’oubli. Merci Mathieu et les éditions Charleston pour cet envoi.

Clarisse et moi, c’est une histoire spéciale. En même temps, j’ai toujours une histoire spéciale avec les auteurs avec qui j’échange. Les lettres de Rose avait été un très très beau coup de cœur et m’avait pas juste permis de découvrir sa plume mais aussi de pouvoir la rencontrer quelques mois plus tard. C’est une jeune femme attachante et pétillante avec qui j’ai une passion commune : Audrey Hepburn. Son second roman, La plage de la mariée, m’avait encore plus touchée. Alors quand son nouveau roman est sorti, je ne pouvais pas ne pas le lire.

C’est quoi le pitch Holly ?

« Peu à peu, alors que le train avançait, elle se laissa emplir par la douce certitude que, désormais, sa vie lui appartenait. Elle filait vers son destin, là où rien ni personne ne pourrait plus l’entraver. »

1910. La jeune Agathe, repasseuse, fait la connaissance de la Belle Otero, célèbre danseuse, dans la villa dans laquelle elle est employée. Une rencontre qui va bouleverser sa vie, deux destins liés à jamais par le poids d’un secret.

Un siècle plus tard, Faustine, journaliste qui se remet tout juste d’une dépression, se rend dans l’arrière-pays niçois afin d’écrire un article sur la Belle Époque. Sa grand-tante va lui révéler l’histoire d’Agathe, leur aïeule hors du commun. En plongeant dans les secrets de sa famille, la jeune femme va remettre en question son avenir.

On en pense quoi ?

Ai-je eu une nouvelle fois un coup de cœur ? C’est fort probable. Est-il meilleur que son précédent ? Je dirai qu’il est différent. Et puis, chacun de ses romans est unique et chacun touche à leur manière.

Après Lola et Zoé, Clarisse Sabard nous propose de suivre Faustine. Cette jeune trentenaire est journaliste free-lance. Auparavant, elle était professeur d’histoire-géographie et heureuse en ménage. Après avoir abandonné son fiancé au pied de l’autel, elle a fait une dépression. Aujourd’hui, elle a remonté la pente et cherche de la stabilité dans son futur. Son patron lui propose d’écrire un article sur la Belle Epoque. Pour cela, elle doit se rendre dans l’arrière-pays niçois. Sa grande-tante Caroline l’y accueille. Ses recherches sont au point mort jusqu’à ce qu’on lui évoque Agathe, son ancêtre au destin hors du commun. Mais petit à petit, au fur et à mesure que ses recherches évoluent, Faustine va remettre en question son avenir et tenter de trouver sa voie.

D’un autre côté, on suit Agathe, l’ancêtre de Faustine. Jeune fille vivant dans un petit village un siècle plus tôt, elle rêve de pouvoir être indépendante et de partir loin de là où elle vient. Mais ses parents en décident autrement : elle sera repasseuse. Jusqu’au jour où elle va rencontrer la Belle Otero, cette femme danseuse fascinante à la réputation plus que célèbre. Cette rencontre va changer, bouleverser la vie de la jeune Agathe jusqu’à un inévitable secret qui la lira à jamais à son idole.

En lisant Le Jardin de l’oubli, j’ai redécouvert Clarisse dans un nouveau registre mais tout en, finalement, trouvant son véritable point fort. Il est clair que ce qui rend Clarisse Sabard si particulière, c’est sa manière de maîtriser l’art du secret de famille. Dans chacun de ses romans, il est là, au centre de l’histoire, et sert à l’héroïne dans sa quête de soi et de ce qu’elle veut être vraiment. De plus, elle a choisi de mettre en avant d’autres thèmes qui lui tiennent à cœur. Jusqu’à présent, l’adoption était présente dans les livres précédents. Ce qui n’est pas le cas ici. Ça surprend aussi mais dans le bon sens du terme car on a toujours peur que rester sur un même thème peut finir par être redondant. Elle a opté pour différents thèmes dont un qui m’a touchée et qui, à mon sens, rappelle justement la base même de sa maison d’édition : des romans écrits par les femmes qui mettent en scène des femmes fortes. Elle parle de l’immigration. Tout le monde sait que c’est un thème plus que d’actualité et elle le traite avec beaucoup de justesse tout en exprimant son point de vue. Une femme forte ! Merci Clarisse ! Passons aux personnages.

Faustine est une jeune femme maladroite et pétillante. C’est le type d’héroïne que j’aime retrouver dans un roman. Comme pour Zoé et Lola, Faustine a des difficultés avec sa famille puisque là, elle a des rapports tendus avec sa sœur Camille. En effet, suite à l’annulation de son mariage, Camille estime que sa sœur est immature et qu’il est temps qu’elle se reprenne en main. Le Jardin de l’oubli met donc en avant la dynamique familiale et l’importance de la famille. C’est ce qui fait de Clarisse Sabard la reine du roman féminin à la française : une histoire de famille, des secrets enfouis, des découvertes et de l’amour. Bref … revenons à Faustine. Je disais donc qu’elle était maladroite et pétillante. Elle est aussi attachante car malgré le fait qu’elle soit à la recherche d’elle-même, on apprend à la connaître et à l’aimer. Le roman se lit tout seul et il propose à nouveau un voyage initiatique, une quête de soi qui ouvre vers la lumière et le bonheur. Je pourrais aussi parler d’Agathe mais bizarrement, ce n’est pas elle qui a retenu le plus mon attention.

Alors oui, on a bien évidemment des alternances passé-présent qui rendent l’histoire captivante et intense. On n’arrive pas à lâcher l’histoire. On veut connaître le secret qui visiblement pèse sur la famille de Faustine. On suit Agathe avec ses rêves et ses désirs. Elle veut s’en sortir et être une autre. C’est intéressant. J’ai découvert des choses supplémentaires sur la Belle Otero et c’est très agréable. On a un peu d’histoire, à l’image de l’ancien travail de Faustine. Vraiment, j’ai passé un super moment à ses côtés.

Les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle sont tous attachants à leur manière. Certains font rire, d’autres sourire et d’autres donnent envie de les serrer dans nos bras. Dans Le Jardin de l’oubli, ce qui est vraiment intéressant, c’est que la romance n’est presque pas présente. Alors oui, on veut voir Faustine heureuse et amoureuse mais on veut surtout la voir se redécouvrir. Pourtant, il est là malgré tout, ce point de romantisme : Sébastien. Un personnage sympathique et mystérieux qui donne envie d’en savoir plus sur lui. J’ai aimé son passé (que je ne révélerai pas) et le fait qu’il ne soit pas « jeune » mais « mûr ». Ça change et c’est rafraîchissant. Il se dévoile petit à petit, on le découvre, on s’attache et on finit par l’aimer. L’épilogue aussi me plaît, surtout sur l’histoire de Faustine et Sébastien. Parce que je ne m’y attendais pas et qu’elle soit des sentiers battus. Ça me plaît beaucoup !

Clarisse Sabard est tout aussi douée pour nous présenter de beaux paysages qui invitent au voyage et à la découverte. Les endroits sont tantôt doux et rassurants mais aussi extraordinaires. Cela me donne envie d’aller y faire un tour. Clarisse, si tu es dans le coin, je veux bien que tu sois mon guide à mon arrivée.

Conclusion

Nouveau roman, nouvelle réussite pour Clarisse ! Une histoire qui parle de famille, d’amitié et d’amour. Clarisse Sabard offre une histoire contemporaine, conviviale et chaleureuse, à son image. Elle a choisi de mettre en avant des thèmes qui lui tiennent à cœur, à l’image même de sa maison d’édition. Le Jardin de l’oubli est aussi une quête de soi à travers le passé pour envisager l’avenir avec sérénité. Non vraiment, Clarisse Sabard a toujours cette belle plume mais elle a réussi à la développer et à la rendre unique à chacun de ses romans. Merci !

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