« L’instant précis où les destins s’entremêlent » d’Angélique Barbérat, un coup au/de coeur

Bonjour tout le monde, je reviens ce lundi avec encore une nouvelle chronique littéraire (en même temps, je lis beaucoup en ce moment). La semaine dernière, j’ai fini un livre dont j’attendais impatiemment la sortie en poche : L’instant précis où les destins s’entremêlent d’Angélique Barbérat.

Quand Lily m’a proposée de se joindre à ma lecture et d’en faire une commune, j’ai dit oui. Je vous invite donc à lire sa chronique sur ce livre sur son site.

C’est quoi le pitch Holly ?

Une tache rouge sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman, morte sous les coups de son mari. Voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Pour survivre, Kyle se jette à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant. Vingt ans après, devenu leader d’un groupe de rock, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.

Coryn, elle, a grandi dans une banlieue sans charme. À dix-sept ans, elle tombe dans les bras de Jack Brannigan, qui fou amoureux l’épouse, mais, jaloux et violent, l’enferme dans une prison dorée, « Parce que tu m’appartiens… » 

Comment ces deux êtres que tout semble séparer auraient-ils la moindre chance de s’aimer ? Pourtant, à l’instant précis où les destins s’entremêlent, chacun d’eux sait que sa vie ne sera plus jamais la même.

On en pense quoi ?

Tout d’abord, ce livre fut un véritable coup de cœur pour moi. Pas autant que Comme si c’était toi mais en plus, il fut aussi un coup au cœur.

Le titre du livre est à l’origine une phrase prononcée souvent par la mère de Kyle quand il était enfant. Souvent après avoir caché les marques de coups à vrai dire car elle était … une femme battue (et je ne peux m’empêcher de faire écho au téléfilm de TF1) jusqu’au jour où Kyle, du haut de ses 5 ans, la trouve dans son lit, tâchée de sang. Elle a finalement succombé à ses blessures infligées par son mari. Après la mort de sa mère, il est alors confié à sa demi-sœur de 15 ans son aînée, Jane, une fille que sa mère a eue d’une précédente union. Enfant renfermé, Kyle montre très vite un don pour le piano et la musique en général, don transmis par sa mère.

Lorsque Kyle jouait, il n’aurait pas su dire si la musique sortait par ses doigts pour glisser sur les touches ou bien si le piano l’habitait au point de découvrir son âme. Il jouait, il vivait. C’était tout.

Kyle s’accroche à la musique comme un marin à sa bouée, comme un moyen d’exprimer sa rage contenue en lui depuis tant de temps. Très vite, avec trois amis, il crée un groupe de rock qui petit à petit commence à se faire un nom pour finalement accéder à la célébrité et la gloire.

De l’autre côté de l’Atlantique, on quitte les États-Unis pour partir en Angleterre où vit Coryn. Elle est la seule fille d’une famille de 11 enfants, ayant des revenus modestes et des valeurs strictes, qui a certes appris à résister aux caractères bien trempés de ses frères mais, sous prétexte d’être une fille, qui est devenue l’esclave, la servante de ses parents. Quand elle atteint l’âge de 16 ans, son père comprend très vite que la beauté éclose de sa fille peut créer des tentations (à Coryn bien sûr) et il décide de la faire travailler dans un lieu où quelqu’un gardera un œil sur elle (le snack du parrain de la jeune fille) plutôt que de la laisser continuer ses études. Très vite, Jack Brannigan, la trentaine presque, ambitieux et à l’avenir prometteur, s’éprend de Coryn et un mariage est vite conclu (sans lui laisser le temps de savoir si elle a des sentiments ou non !). Mais la vie de femme mariée et la vraie personnalité de son époux, jaloux et violent, la frappant et la forçant au devoir conjugal, est une autre histoire loin du conte de fée dont elle rêvait. Elle a en fait quitté la prison paternelle pour s’enfermer dans une autre, bien plus dangereuse. De ce mariage vont naître plusieurs enfants.

Et pourtant, ces deux êtres vont se rencontrer. Un jour alors qu’ils se promènent, Malcolm, le fils aîné de Coryn, échappe à la surveillance de sa mère tandis que Kyle passe par là en voiture. Il ne peut éviter l’accident. Il se précipite vers l’enfant et sa mère. C’est le choc ! Le garçon n’a qu’un bras cassé mais Kyle et Coryn … ils sont marqués par cette rencontre. Lui, se souvenant de sa mère, voit tout de suite qu’il a en face de lui une femme battue en l’écoutant, elle, lui parler de son mari, de la terreur dans les yeux. Il lui remet la carte de sa sœur, qui, marquée elle aussi par le destin tragique de sa mère,  a créé une maison pour accueillir les femmes battues.

C’est de cette rencontre improbable que né le livre, son histoire. On va suivre Kyle et Coryn qui ne vont cesser de se suivre, parfois même de se croiser. Deux âmes esseulées qui sont liées par une souffrance commune : la violence conjugale et ses conséquences.

S’il existait dans l’univers un comptable chargé de relever le nombre de fois où, à des milliers de kilomètres de distance, Coryn et Kyle avaient « senti » l’autre, il aurait eu le tournis en faisant l’addition finale.

Ils sont désormais liés à jamais, un lien indestructible, plus fort que tout et ils n’auront de cesse d’enfin accéder au bonheur. En effet, pendant une grosse partie du livre, Coryn et Kyle sont séparés mais pensent l’un à l’autre. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer et cela a provoqué de grands bouleversements en eux et autour d’eux. On ne rêve que d’une chose : qu’ils soient enfin réunis et ce malgré le fait que Coryn soit mariée et que Kyle soit en couple avec la volcanique Patsi dans une relation qui bat de l’aile.

Cette belle histoire est écrit avec des mots simples, justes, … bref ! Je ne sais pas comment les décrire ou les expliquer mais le style est dosé comme il le faut. Ensuite, il y a le thème principal, la base même du livre : la violence conjugale. C’est raconté d’une justesse … indescriptible elle aussi. Jamais horrible, pas de patho car on a pas de pitié pour Coryn mais simplement de la compassion. On veut qu’elle reprenne son destin en main et qu’elle éclot enfin comme elle aurait dû le faire au lieu d’accepter d’épouser Jack, le premier homme qui l’a regardée. Aujourd’hui encore, une femme sur 3 subit des violences conjugales et 8 sur 10 ne portent pas plainte. C’est un roman à ne pas lire dans les mauvais moments mais dont on ne peut pas passer à côté. Et comme je l’ai dit avant, c’est aussi une histoire d’amour.

Il y a quand même un petit bémol. Vers la fin du roman, il y a un événement qui arrive et qui moi m’a un peu coupée les pattes. Comme si on avait pas vu assez de choses dans ce roman, on nous ajoute ce truc qui même si les conséquences sont bien après le roman, je pense qu’il n’était pas nécessaire. Et c’est pas la métaphore de l’araignée qui apparaît à des moments « clefs » qui peut y faire quelque chose même si j’ai trouvé ça génial.

Conclusion

Un véritable coup de cœur qui m’a pris aussi au cœur (oui jeu de mots pas terrible). Un roman très émouvant plein de suspense. Un roman qui parle de la violence conjugale avec justesse, de l’amour plus fort que tout, de la rencontre entre deux êtres blessés qui étaient appelés à se (re)trouver et que rien ne pourra séparer que ce soit la distance ou les circonstances.  Le destin est une chose qu’on ne peut empêcher et moi j’y crois dur comme fer !

4 thoughts on “« L’instant précis où les destins s’entremêlent » d’Angélique Barbérat, un coup au/de coeur

  1. Moi aussi j’avais tout simplement adoré. Je trouve que c’est un roman vraiment original dans sa construction : les personnages sont séparés une bonne partie du temps mais le destin fait en sorte de les réunir et de les remettre toujours sur la même route… C’est sacrément beau ! Et puis le thème de la violence conjugale est vraiment bien abordé, ça prend au coeur comme tu dis même si la fin en rajoute à nouveau une couche… 🙁 En tout cas un bien bel article qui méritait tout à fait la UNE !!! Bisous ma No’ !

    1. Je me rappelle de ta chronique. J’ai justement apprécié que les deux personnages soient séparés une grande partie du roman car ça donnait plus d’étoffe à leur histoire. Tout le roman m’a pris au coeur, même cette chose que j’ai pas aimé à la fin du livre. C’était trop et je le pense encore.
      Merci pour ton commentaire ma Pan <3

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